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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 00:01

Aujourd’hui, le monde est structuré par une rationalisation managériale où la science et la technologie se mettent au service de la rentabilité et de l’efficacité calculatrice de l’économie et du management. Ce qui devient fondamental, ce sur quoi se fondent les rapports entre les êtres, n’est plus la préservation des êtres, n’est plus la création des conditions de l’épanouissement de l’homme, mais, paradoxalement, la logique économique du progrès et du profit. Tout nous porte à supposer que, dans ce contexte de rationalité managériale généralisée envahissant toutes les sphères de la vie, du « monde vécu » dirait-on avec Habermas à la suite de Husserl, l’humain s’efface peu à peu dans l’absorption de ce gigantesque procès de la productivité exponentielle et du profit. L’homme ne devient qu’un objet dans cet immense et géant « système des objets » ; et étant tel, il se voit vidé de toute promesse d’être que seule une prise en compte de son être profond puisse assurer. En réalité, cette dimension fondamentale de l’humain qui est mise entre parenthèse par la logique économique de l’accumulation est réifiée dans un système d’échange de plus en plus im-personnalisé.

Face à ce constat, face à cette situation exceptionnelle de l’histoire de l’homme, il importe de nous questionner. Vu que le propre de la pensée est d’assurer à l’homme la meilleure condition d’exister, il revient à nous de reprendre le travail de la pensée en vue de dégager notre monde de cette brume obscurcissante des envolées économiques et financières du capitalisme mondialisé. C’est dans cette perspective que nous en sommes venus aux questions qui n’ont, à ce niveau, qu’une vertu exploratoire : qu’en est-il de l’humain, de la personne humaine dans cette machinerie chosifiante qu’est la dynamique économique du tout rentable ? Et par quoi faut-il poser la « résistance », le maintien de l’être humain dans la dignité, afin de préserver de sa dignité ? Questions massives, mais directrices dont les visées consistent à déblayer des voies en vue de revenir à l’ « humain », à la « dignité » humaine, en ce temps de son oubli.

On ne saurait penser à l’émancipation de l’homme dans cette furie de l’économie qu’en revenant à sa capacité créatrice, seule susceptible de lui permettre de retrouver la dignité de son être authentique enfouie dans les vertiges de le consumérisme boulimique, seule capable de résister au processus de « réification » qu’est la mondialisation économique ou le processus qui transmue tout en objet de consommation, en marchandise : processus qui transforme l’homme à son tour en objet de consommation.

La mondialisation économique, dont la rationalité est le management, phagocyte l’homme, en le disséquant, en le réduisant en son propre objet de consommation. L’économique, à son stade avancé, fait de l’homme le consommateur de l’homme. Dans ce cas, il s’agit d’opposer  à la rationalité managériale une rationalité esthétique et éthique dont la finalité est l’émancipation en étant attentive à la vertu créatrice de l’homme. Par rationalité esthétique, nous entendons, la capacité créatrice que l’homme détient et qui lui assure le déploiement de son être authentique tout dérivant la chosifiance managériale. En cela, il s’agit, en même temps, d’une rationalité éthique qui, promouvant l’épanouissement de l’homme, ne lui enlève pas sa dimension fondamentale, sa liberté.

Il s’agit pour nous de prendre part à cet immense mouvement critique contre l’ordre mondial qui s’organise en mettant l’humain à l’écart. Nous espérons de cette manifestation apporter notre contribution au travail d’émancipation de l’homme du processus de réification de la mondialisation.

 

 

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